Comment fonctionne un puits canadien ? Principes, bénéfices et mythes

Introduction

Et si votre maison pouvait se chauffer naturellement en hiver et se rafraîchir en été, tout en réduisant vos factures énergétiques ? C’est la promesse du puits canadien, aussi appelé puits provençal. 

Ce système ingénieux exploite la géothermie de surface pour tempérer l’air entrant dans un bâtiment grâce à la température stable du sol. 

Dans cet article, nous allons détailler le fonctionnement du puits canadien, ses atouts réels, ses performances (avec un COP élevé de 6 à 10) et démystifier certaines idées reçues.

Qu’est-ce qu’un puits canadien ?

Le puits canadien est un système de ventilation naturelle assistée par la géothermie de surface. Il consiste en un réseau de conduits enterrés (généralement entre 1,5 et 2 mètres de profondeur) dans lesquels circule l’air extérieur avant de pénétrer dans le logement.

  • En hiver, l’air froid est réchauffé au contact du sol, qui conserve une température moyenne de 12 °C.
  • En été, l’air chaud est rafraîchi par ce même échange thermique avec le sol plus frais.

Résultat : une ventilation tempérée toute l’année, sans recourir à des systèmes énergivores comme la climatisation ou le chauffage électrique.

Le fonctionnement du puits canadien en détail

1. La captation de l’air

Un regard d’entrée aspire l’air extérieur et l’envoie dans des conduits enterrés étanches. Ces conduits doivent être bien dimensionnés pour optimiser le fonctionnement du puits canadien.

2. L’échange thermique avec le sol

Le sol agit comme un régulateur naturel grâce à sa température constante : environ 12 °C en France métropolitaine.

  • En janvier, l’air extérieur à 0 °C peut ressortir du puits à 8–10 °C.
  • En juillet, un air à 32 °C peut être rafraîchi à 20–22 °C.

C’est ce principe qui explique le COP (Coefficient de Performance) élevé, pouvant atteindre 6 à 10. Autrement dit, pour 1 kWh consommé (par le ventilateur), le puits canadien restitue l’équivalent de 6 à 10 kWh d’énergie gratuite issue du sol.

3. La diffusion dans le bâtiment

L’air tempéré est ensuite dirigé vers la VMC double flux ou directement dans le réseau de ventilation du bâtiment, garantissant une température plus stable et un meilleur confort thermique.

Les avantages du puits canadien

1. Confort thermique toute l’année

Grâce à la ventilation par puits canadien, le logement profite d’un air tempéré, limitant les surchauffes estivales et les sensations de froid en hiver.

2. Économies d’énergie

Le fonctionnement du puits canadien permet de réduire significativement la consommation de chauffage et de climatisation. Les économies réalisées varient entre 20 % et 50 % selon les cas, avec un retour sur investissement en quelques années.

3. Qualité de l’air intérieur

En intégrant des filtres, le système contribue à assainir l’air entrant (moins de pollens, poussières, humidité). Cela améliore la santé et le confort des occupants.

4. Durabilité et faible entretien

Un puits canadien correctement installé demande peu d’entretien (vérification annuelle des conduits et des filtres). Sa durée de vie peut dépasser 30 ans.

Mythes et idées reçues sur le puits canadien

« C’est de la géothermie profonde » ❌

Faux : il ne s’agit pas de puiser de la chaleur dans les nappes phréatiques, mais d’utiliser la géothermie de surface, bien plus simple et accessible.

« Le système est inefficace l’été » ❌

Au contraire, le principe de ventilation par puits canadien permet un rafraîchissement passif efficace, surtout si le logement est bien isolé et protégé du soleil.

« C’est cher et compliqué à installer » ❌

S’il est vrai que l’investissement initial existe, il est largement compensé par les économies générées. De plus, il peut être intégré dès la construction ou ajouté lors de gros travaux de rénovation.

Bonnes pratiques pour optimiser le fonctionnement du puits canadien

  • Bien dimensionner le réseau de conduits selon la surface du bâtiment.
  • Privilégier des matériaux adaptés (conduits spécifiques anti-bactéries, résistants à l’humidité).
  • Installer un système de by-pass pour éviter l’échange thermique quand il n’est pas nécessaire.
  • Associer le puits canadien à une VMC double flux pour maximiser le rendement.

Conclusion

Le fonctionnement du puits canadien repose sur un principe simple : utiliser la température stable du sol pour tempérer l’air de ventilation. Ce système, basé sur la géothermie de surface, offre un COP élevé de 6 à 10, assure un confort thermique durable et permet des économies d’énergie conséquentes.

Que vous soyez en phase de construction ou de rénovation, envisager un puits canadien, c’est miser sur une solution à la fois écologique, économique et durable.

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